Le fait de croiser deux traits est considéré comme un des premiers signes écrits de l’humanité. La croix traverse avec constance tout l’oeuvre d’Antoni Tàpies (1923-2012). L’artiste était sensible aux invariants qui parcourent l’histoire humaine, l’art en ses divers lieux, aux échos qui se répercutent entre marque rupestre préhistorique, un symbole chrétien, un graffiti sur un mur, jusqu’à la lettre T (initiale de Tàpies et de Teresa son épouse), ce tau phénicien passé chez les Grecs puis les Latins. Dans l’oeuvre de Tàpies, où fragments de corps et objets familiers abondent, la croix peut marquer une jambe, une bouche, une tête, être la structure d’un panneau de bois, la marque qui biffe ou souligne, relie ou oppose, juxtapose ou additionne.
Cette exposition se propose, en quelques oeuvres choisies sur six décennies (de 1960 à 2011) - papiers, collages, peintures, sculptures - d’offrir un survol des croix de Tàpies, les creus en catalan.
Antoni Tàpies est né en 1923 à Barcelone et décédé en 2012. Une exposition Melancholia, consacrée aux oeuvres du début des années 90, ouvrira le 16 mars à la Fondation Tàpies, Barcelone. Une importante rétrospective muséale est en préparation à Madrid pour marquer en 2023-2024 le centenaire de l’artiste.
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