La Galerie Lelong & Co. est heureuse d’annoncer "Water is a Right", la nouvelle exposition de l’artiste franco-camerounais Barthélemy Toguo. Cette fois-ci, Barthélémy Toguo a « créé un rêve », au sein duquel il invite les spectateurs à découvrir des oeuvres inédites, conçues pour l’exposition dans le cadre d’une résidence au Musée Picasso de Barcelone, un royaume où poissons et oiseaux se côtoient, composé de tableaux et sculptures, d’une amphore et de céramiques aux formes douces et fluides.
« Tout est parti d’un souvenir d’enfance. Je me suis rappelé mon quotidien, lorsque je me levais très tôt le matin pour aller puiser l’eau au loin, pour boire, laver les assiettes à la maison, chez nous au Cameroun, avant d’aller à l’école. Je pensais aussi aux casseroles et aux seaux multicolores dans lesquels je transportais le précieux liquide. Depuis que je vis en France, ces images me reviennent régulièrement. Ce sont ces difficultés qui m’ont amené à mesurer davantage l’importance de l’eau dans notre vie. L’installation que j’ai réalisée en 2015 à l’invitation de Peter Gabriel au Charlton Park en Angleterre, à l’occasion du World of Music Arts and Dance (WOMAD), parle de ce passé : j’ai regroupé des dizaines de seaux aux couleurs variées suspendus sur des piliers et qui devaient recevoir l’eau pour faire pousser des géraniums.
Pour mon exposition au musée du quai Branly, j’ai réalisé l’oeuvre "Water Matters". J’ai présenté des bouteilles provenant du monde entier et un personnage peint qui les reçoit puis les offre en retour. Une façon symbolique de distribuer cette ressource à tous.
En prenant la mesure du problème actuel du manque d’eau potable dans plusieurs endroits en Afrique et dans le monde, j’ai décidé de transformer l’espace d’exposition en un environnement aquatique. J’aime la forme des poissons et en invente d’autres imaginaires. C’est en pensant à la mer que je dessine souvent les pointillés bleus dans mes oeuvres. J’imagine alors des pluies, des océans qui transforment une scène ou un paysage en un univers marin. Je suis émerveillé par la fluidité de l’eau qui représente un monde doux, non violent ; sa couleur est d’une beauté indéniable. Ces profondeurs ont aussi leur dangerosité mais il est évident que cette substance offre plus de douceur visuelle qu’un rocher. Il en est de même avec le toucher. Le rêve de tomber dans l’eau plutôt que sur un rocher provoque plus de sérénité. »
L’eau « est un élément inestimable et vital qui nous fait rêver et qui nous fait vivre » dit l’artiste inquiet, car cette richesse, qui devrait être un droit pour tous, manque cruellement en plusieurs endroits de la planète, mettant en danger le monde vivant.
Barthélémy Toguo est né à Mbalmayo au Cameroun en 1967. Entre 1989 et 1993, il poursuit des études d’arts plastiques d’abord à l’école des Beaux-Arts d’Abidjan puis à celle Grenoble et enfin à la Kunstakademie de Düsseldorf. S’il s’installe en Europe, devenant citoyen français, Barthélémy Toguo reste profondément enraciné au Cameroun où il retourne très régulièrement. Il y a créé Bandjoun Station, une fondation inaugurée en 2013 destinée à accueillir en résidence, dans des logements-ateliers, des artistes et des chercheurs du monde entier pour développer des propositions en adéquation avec la communauté locale.
L’art de Barthélémy Toguo a suscité beaucoup d'intérêt ces dernières années. Ses oeuvres ont rejoint les collections de plusieurs institutions privées et publiques importantes au Royaume-Uni, en Europe et aux États-Unis. Récemment, une installation temporaire a été commandée sous la pyramide du Musée du Louvre à Paris. Cet été, ses oeuvres sont présentées dans plusieurs lieux de la ville de Nantes, au Château des Ducs de Bretagne, dans le cadre de « Expression(s) décoloniale(s) #3 » et à la HAB Galerie pour le « Voyage à Nantes ». Barthélémy Toguo présentera une installation récente à la Biennale d’Autun en Bourgogne, Festival international d’art sacré contemporain, à partir du 15 juillet.
Water is a Right est la sixième exposition que la Galerie Lelong & Co. consacre à Barthélémy Toguo depuis 2010 à la suite de The Lost Dogs' Orchestra (Paris, 2010), Hidden Faces (Paris, 2013), Strange fruit (Paris, 2017), Urban Requiem (New York, 2019) et Partages (Paris, 2021).
