Frank Horvat est né en 1928 à Abbazia, Italie. Il a vécu en Suisse, en Inde, en Angleterre, en France et aux États-Unis. Son parcours de photographe est influencé, en 1950, par une rencontre avec Henri Cartier-Bresson, qui le détermine à adopter le Leica et à entreprendre un voyage de deux ans en Asie, en tant que photojournaliste indépendant.
Les images en noir et blanc qu’il y réalise lui valent ses premiers succès - notamment la participation à l’exposition « The Family of Man », au Museum of Modern Art de New York. Dans les années 1960, il acquiert une renommée internationale par ses photographies de mode innovantes. Son œuvre éclectique allie photojournalisme, mode, paysage et portrait, en passant par la photographie de rue et des essais sur la nature et la sculpture. Depuis les années 80, il se consacre presque exclusivement à des projets personnels. Les plus célèbres sont : Portraits d’arbres, Vraies Semblances, New York up and down, Les sculptures de Degas, Figures romanes… Ses photographies font aujourd’hui partie des collections de musées prestigieux : Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Centre Pompidou, Paris, Museum of Modern Art, New York, Victoria and Albert Museum, Londres, Musée Galliera, Paris, Maison Européenne de la Photographie, Paris…
« L'idée de faire référence à des chefs-d'œuvre m'est probablement venue d'une pensée qui m'avait souvent traversé l'esprit - dans le métro, par exemple - en jetant un regard sur une femme qui me semblait particulièrement belle, mais qui ne semblait pas consciente de sa beauté, et qu'un rédacteur de mode ne m'aurait jamais permis de photographier pour un magazine, bien que je puisse facilement l'imaginer dans un tableau de Léonard de Vinci, Rubens ou Ingres. Je les ai visualisées dans le costume et avec la coiffure d'une de ces époques, ou même nues dans une scène mythologique : en partie parce que j'aime fantasmer sur les époques passées, mais plus encore parce que, en tant que photographe, je préfère découvrir des beautés inattendues, plutôt que de célébrer celles qui, à mes yeux, sont quelque peu dévalorisées par l'admiration générale. Je dois avouer qu'au début, je n'étais pas un grand connaisseur de la peinture classique. Mais peu à peu, au fur et à mesure que ce jeu d'associations s'est développé et que le projet a pris forme, j'ai commencé à revisiter les musées et à constituer une petite bibliothèque de livres d'art, ce qui a contribué à nourrir mes fantasmes. » Frank Horvat